LETTRE OUVERTE | La maladie mentale peut faire craquer, agissons maintenant !
On en parle davantage et on en parle mieux, mais les impacts de la maladie mentale demeurent dévastateurs. En cette semaine de sensibilisation aux maladies mentales, au-delà des messages que l’on doit livrer à la population pour encourager les membres de l’entourage à aller chercher de l’aide, il faut réfléchir à voix haute sur ce que nous pouvons faire individuellement, collectivement et politiquement pour aplanir les ravages qui sont causés par les troubles mentaux.
Au début des années 60, on parlait de désinstitutionnalisation avec toutes les craintes et les préjugés que la société pouvait véhiculer. Aujourd’hui, après plus de 50 ans d’efforts et de réaménagements dans l’offre de services en santé mentale, on parle de rétablissement et de citoyenneté des personnes atteintes. Des pas de géants ont été franchis; certains sont d’ordre pharmacologique, d’autres sociétaux. Les traitements médicosociaux ont fait leurs preuves et publiquement, des personnalités sont peu à peu sorties du placard pour démystifier la problématique et démontrer à la population que vivre avec une maladie mentale, c’est possible et encore mieux, on peut s’épanouir et être heureux. Ces actions ont changé la vie de milliers de personnes.
Est-ce que tout est réglé pour autant ? Non, car la maladie mentale fait encore et fera toujours des ravages humains. Malgré toutes les énergies mises à faire tomber les préjugés, certains sont si fortement ancrés que personne n’arrive à les faire tomber. Par ailleurs, plus souvent qu’autrement, les membres de l’entourage sombrent dans la détresse, coincés entre la culpabilité et les responsabilités. Ils ont souvent peine à respirer et à dormir, l’angoisse étant leur seule compagne.
Que faire lorsque l’on voit un proche sombrer dans la tourmente de la maladie mentale ? Comment aider, quoi dire, comment réagir lorsque nous avons-nous-mêmes perdu pied ? Il y a présentement des milliers de familles qui vivent ces questionnements et nous avons, chacun à notre façon, la responsabilité de leur venir en aide. La semaine de sensibilisation est un bon moment pour se mettre dans l’action.
Sur une base personnelle, vous pouvez aider un voisin, un ami, un collègue, un membre de votre famille en ayant de l’empathie pour le soutien qu’il offre à son proche et surtout, l’orienter vers une ressource d’aide adaptée à sa situation. Collectivement, nous pouvons nous ouvrir à la différence et prendre le temps de nous informer avant de juger une personne atteinte de maladie mentale et sa famille. Politiquement, les personnes que nous avons élues et qui sont au pouvoir doivent assumer leurs responsabilités dans des actions concrètes. Nos décideurs doivent investir pour assurer une gamme complète de services en santé mentale et ce, pour toute la population québécoise touchée par cette problématique.
En 2013, malgré les avancées des 50 dernières années, la maladie mentale demeure la maladie dont personne ne veut être affligée. En cette semaine de sensibilisation aux maladies mentales, ouvrons-nous personnellement, collectivement et politiquement à ce problème qui demeure mystique.
Dès aujourd’hui, faites un geste concret en visitant et en référant le microsite et la page Facebook capsantementale.ca; des plates-formes Web crédibles et adaptées aux besoins des membres de l’entourage des personnes atteintes de maladie mentale. Une visite ou une référence qui peuvent faire la différence dans votre quotidien ou celui d’une personne que vous connaissez…
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Rédaction :
Hélène Fradet, directrice générale de la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM)