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La santé mentale: Qui aurait cru, une bouffée d’air frais venue d’Ottawa!

Parution dans Le Journal de Montréal | Édition du 23 mars 2007

Lettre ouverte en réaction au dépôt du dernier budget fédéral.

Québec, le 20 mars 2007 – Avouons-le très sincèrement, il nous arrive plus souvent qu’autrement de douter que la volonté politique puisse se traduire par des résultats tangibles lorsque l’on parle de maladie mentale. Contre toute attente, nous voici avec un budget fédéral qui s’intéresse à une problématique dont le stigma fait encore fuir bien des gens. Aujourd’hui, les familles et les amis des personnes atteintes de maladie mentale ont des raisons de se réjouir du budget Flaherty, puisque Ottawa rend opérationnel deux projets d’envergure qui nous tiennent à cœur.

Dans un premier temps, nous saluons la venue d’une commission canadienne de la santé mentale. L’ex-sénateur et maintenant président de la nouvelle commission, Michael Kirby, s’est investi pour assurer aux Canadiens une stratégie nationale qui permettra, tout du moins, de parler de santé mentale de façon constructive. Quoique de compétence provinciale, les services de santé mentale québécois sauront possiblement tirer profit de cette commission qui permettra un éclairage pan-canadien.

Le Québec est novateur en ce qui a trait aux mesures de soutien aux membres de l’entourage des personnes atteintes de maladie mentale et, à cet égard, nous avons des choses à dire et à partager avec les autres provinces. Reste à voir si la commission canadienne acceptera la candidature d’un parent québécois qui a été soutenu par notre fédération qui regroupe 42 associations de familles à travers la province. Un clin d’œil au Québec qui serait de mise et apprécié.

La deuxième bonne nouvelle concerne la venue d’un nouveau régime enregistré d’épargne invalidité (REEI) qui vise à soutenir la sécurité financière à long terme d’un enfant gravement handicapé. Notre porte-parole, M. Rémy Girard, un homme intègre et profondément touché par la réalité des familles, a récemment siégé sur un comité d’experts initié par le ministre de finances. Des recommandations issues d’un rapport exhaustif ont trouvé une oreille attentive. Nous passons de rien à un régime qui permettra aux familles d’économiser en vue d’assurer une meilleure qualité de vie à leur proche qui doit composer avec un handicap important.

De surcroît, le gouvernement fournira une aide additionnelle aux épargnants. Quoique les critères d’admissibilité soient complexes et souvent difficiles à déterminer lorsqu’il s’agit de maladie mentale, il y a dans cette décision une voie d’ouverture. Elle nous laisse espérer une amélioration de la qualité de vie des personnes qui ont des troubles mentaux sévères et un apaisement du côté des familles qui sont envahies par l’idée du quotidien de leur proche lorsqu’elles ne seront plus là.

Notre organisation se veut critique et impliquée politiquement. À cet égard, nonobstant les paliers de gouvernement, la FFAPAMM sait se faire entendre lorsque les politiciens font preuve de laxisme et de désintérêt. Cependant, nous sommes également capables de reconnaître les efforts et les décisions qui permettent de faire avancer la cause de la maladie mentale. Aussi petit soit-il, le pas qui peut faire LA différence dans le quotidien est fort apprécié. Salutations, Monsieur Flaherty, et chapeau Rémy pour ton implication.

Hélène Fradet, directrice générale
Fédération des familles et amis de la
personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM)