CS 2008 | Des liens de sang qui unissent à jamais
J’ai le privilège d’avoir des frères et des sœurs. Honnêtement, je me considère choyé par la vie d’avoir pu vivre avec eux un lot d’expériences significatives qui m’ont permis de forger ma personnalité. Lorsque j’étais enfant, ils étaient partie prenante de ma vie. Nous partagions notre quotidien, tantôt dans l’harmonie, tantôt dans les disputes. C’est ainsi que nous sommes devenus des adultes. Comme dans toute bonne famille, notre cheminement familial ne s’est pas fait sans heurts et les relations frères-sœurs ont été parsemées d’embûches normales: jalousie, envie, admiration. Comme disait Guy de Maupassant, « Certes ils s’aimaient, mais ils s’épiaient. »; c’est ainsi que notre affection fraternelle s’est sainement développée.
Cette année, la campagne de sensibilisation de la FFAPAMM s’adresse à la fratrie, aux personnes qui ont un frère ou une sœur atteint de maladie mentale. Une réalité qu’il faut dévoiler puisque trop souvent, il s’agit de gens qui vivent une grande détresse et qui sont dans l’ombre. Contrairement à nos amis, on ne choisit pas nos frères et nos sœurs. La littérature fait d’ailleurs mention que ce hasard de la vie fortifie la liaison et qu’en fonction des événements, les rapports affectifs peuvent être entravés.
Le tumulte de la maladie mentale
Lorsque la maladie mentale vient affecter un frère ou une sœur, il est courant de constater que les relations fraternelles se voient ébranlées. Dans un premier temps, les liens avec les parents changent. Ces derniers sont emportés dans la tourmente de la maladie et la vie familiale se métamorphose. Par ailleurs, la connivence et la réciprocité, que frères et sœurs pouvaient avoir, se voient soudainement transformées. Le témoignage de notre jeune ambassadrice Maryse est éloquent à cet égard.
Dans le cadre de cette campagne de sensibilisation menée par la FFAPAMM, je lance un appel à tous ceux et celles qui ont un frère ou une sœur atteint de maladie mentale. Voir souffrir l’un de nos proches comporte son lot de conséquences et vous connaissez mieux que moi la tourmente qui vous envahit. Sachez que vous n’êtes pas seuls et qu’il ne faut pas attendre de tomber dans l’abîme avant d’aller chercher de l’aide. Vous ressentez des sentiments de culpabilité, de peur et d’envahissement. Vous avez peine à trouver votre place au sein de la famille? N’ayez crainte, d’autres personnes vivent une situation similaire à la vôtre et éprouvent ces mêmes sentiments.
De l’aide à votre portée
C’est ici que la FFAPAMM et ses 41 associations entrent en scène pour vous. Lorsque la maladie mentale croise le parcours de vie d’un frère ou d’une sœur, il est important de faire appel à des gens d’expérience. Premièrement, il faut que vous preniez soin de vous. Deuxièmement, il faut que vous soyez bien informés sur la maladie et que vous ayez à votre disposition des outils vous permettant de relativiser les événements. Il est important de comprendre le rôle d’accompagnateur que vous acceptez de jouer. Je suis porte-parole de la FFAPAMM depuis maintenant 15 ans. J’ai rencontré et partagé avec des centaines de personnes qui ont profité des services de cette organisation et je vous la recommande sans réserves. N’attendez pas et contactez la Fédération dès maintenant, je suis convaincu que vous vous en porterez mieux.
Rémy Girard
Porte-parole de la campagne de sensibilisation 2008