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Soins de santé physique et soins de santé mentale : deux poids… deux mesures!

Québec, le 31 mars 2009 – La plupart des Québécois peuvent témoigner de situations qui font foi de la fragilité de notre système de santé : salles d’urgence bondées, problèmes d’accessibilité, délais d’attente au bloc opératoire, etc. Il s’agit là, la plupart du temps, de situations qui sont rattachées à des problèmes de santé physique.

Cependant, le cas de cette jeune adolescente qui a voulu attenter à ses jours et qui se retrouve sous les soins d’un centre jeunesse nous démontre qu’en plus de sa fragilité, notre système de soins est peut-être injuste envers les gens dont la santé mentale est précaire. L’histoire de cette jeune fille est une démonstration assez explicite que les services sont insuffisants et peut-être même que certains sont carrément absents dans l’offre de services de nos hôpitaux.

Il ne s’agit pas de remettre en question les compétences du centre jeunesse qui a assurément une expertise dans le domaine de la santé mentale, il s’agit plutôt de questionner notre système de santé qui, faute de ressources adaptées, se soustrait à transférer ses responsabilités à un partenaire dont le principal mandat est d’assurer la protection de jeunes mineurs en difficulté.

Que l’on soit malade physiquement ou mentalement, le réseau de la santé doit être en mesure d’offrir aux Québécois, nonobstant leur âge, un environnement qui permet une prestation de soins dans un milieu de soins. La santé mentale a toujours été le parent pauvre du système et l’histoire de cette jeune femme est la preuve qu’il en est toujours ainsi.

Dans l’éventualité où cette adolescente aurait aujourd’hui 18 ans, il est fort à parier que les soins dont elle a assurément besoin lui seraient offerts par le réseau de la santé. Elle serait fort probablement hospitalisée dans un département de psychiatrie qui saurait lui prodiguer des soins adaptés à ses besoins. Malheureusement pour elle, il y a un trou dans le système qui fait en sorte qu’elle ne peut recevoir le bon service au bon endroit. Une situation inacceptable, d’autant plus que le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis en place un plan d’action en santé mentale « pour faciliter la vie des personnes utilisant des services dans le domaine de la santé mentale, pour leur donner accès aux services qu’elles veulent recevoir et pour alléger la tâche de leurs proches.* »

Le père de cette adolescente, dont la détresse est criante, a bien raison de dénoncer haut et fort les aberrations de notre système. À cet effet, la FFAPAMM (Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale), que je représente, rappelle à nos décideurs que la patience des membres de l’entourage a ses limites et que l’offre de services de santé mentale doit être considérée au même titre que celle de la santé physique et ce, dès maintenant. La santé mentale, ça nous concerne tous !

Hélène Fradet, directrice générale
Fédération des familles et amis de la
personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM)

* Préambule du Plan d’action en santé mentale 2005-2010, la force des liens.