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À quoi ressemble un adolescent… d’aujourd’hui?

L’adolescence constitue une importante période de transition impliquant de nombreux changements sur les plans biologique, psychologique et social. Comme le disait François Dolto, « un adolescent, c’est un homard pendant la mue: sans carapace, obligé d’en fabriquer une autre, et en attendant, confronté à tous les dangers. »

La majorité des adolescents traversent cette période de leur vie sans heurt majeur. Pourtant, les médias rapportent une image extrêmement négative des jeunes. Toutefois, à toutes les périodes de l’histoire de l’humanité, l’adolescence a été perçue comme une sorte de maladie incurable qui s’aggrave d’une génération à l’autre. Comme le révèle plusieurs chercheurs, le jugement des adultes à l’égard des jeunes se fonde sur 5 à 6% de jeunes qui fonctionnent mal et qui constituent une sorte d’élite négative très visible et qui ternit la réputation de tous les jeunes.

Bien que l’adolescence ne s’avère tout de même pas une période calme, ce passage de l’enfance à l’âge adulte est marqué par une recherche de soi intense et de conquête de son identité nécessitant de confronter le monde adulte autour de soi pour susciter des changements.

Voici une liste non exhaustive des principaux mythes et préjugés à l’égard des adolescents:

  • Les jeunes au sein de notre société contemporaine ont peu de sens des valeurs. C’est FAUX.

Il existe une pluralité de valeurs contrairement au Québec traditionnel d’où les différences. Un adolescent désire à tout prix être à la fois différent des autres et conforme à son groupe de pairs.

 

  • Les groupes de jeunes sont négatifs et dangereux. C’est FAUX.

Dans le processus de socialisation à l’adolescence, il est normal de ressentir le besoin de se regrouper au sein de groupes sportifs, culturels ou autres. Seulement une infime minorité de jeunes ressentent le besoin de se grouper pour procéder à des agissements délinquants. Pour ce qui est de l’influence des pairs, il ne faut jamais oublier le dicton: « Qui se rassemble, s’assemble… »

 

  • La majorité des jeunes ont une relation conflictuelle avec leurs parents. C’est FAUX.

Il ne faut pas confondre prendre sa place, acquérir son autonomie et contester l’autorité avec conflit.

 

  • La période d’adolescence se caractérise systématiquement par une période de crise. C’est FAUX.

Plusieurs adolescents vivent cette période de transition harmonieusement même s’ils sont à la recherche de leur identité.

 

  • Les adolescents de nos jours sont de véritables obsédés sexuels. C’est FAUX.

Souvenez-vous de la période de l’amour libre des années « Peace and love » ou encore de l’âge où plusieurs de vos grands-parents ont vécu leur première relation sexuelle.

 

  • Les jeunes sont violents. C’est FAUX.

Rien ne permet d’affirmer que les adolescents sont plus violents que leurs parents ne l’étaient… La violence s’apprend et les jeunes utilisent comme modèle… les adultes!?!

 

  • Ils sont délinquants, dépressifs, malheureux, égoistes, sans avenir, etc. C’est FAUX.

Qu’en pensez-vous?

Les médias disent à tous les jours que la planète est sur le point de « sauter » en raison du nucléaire ou de problèmes environnementaux, qu’il n’y a pas d’emploi, que la loi ou les institutions sociales sont peu fiables et on s’étonne que les jeunes recherchent le plaisir immédiat et vivent ici et maintenant!?!

Une réflexion à placer sur votre frigidaire à la maison si vous habitez avec un adolescent ou dans votre bureau, si vous travaillez avec eux…

« Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils devraient être et vous les aiderez à devenir ce qu’ils peuvent être… » Goethe

N’oubliez pas que l’ignorance s’avère la source des préjugés et que le fait de pouvoir côtoyer des jeunes est susceptible de détruire de nombreux mythes et préjugés.

Attention à « L’effet pygmalion » : certains jeunes se conforment aux attentes des adultes même si ces dernières sont négatives…

Il ne faut pas confondre des symptômes (ex.: toxicomanie, problème de comportement, etc.) avec le problème (ex.: faible estime de soi, difficulté sur le plan de l’identité, problème à gérer le stress, etc.). Il ne faut pas également confondre le jeune et ses symptômes… Ex.: ce jeune-là, c’est rien qu’un toxicomane…

En terminant, je vous incite à lire le texte suivant afin de poursuivre cette réflexion.

 

Pauvres jeunes

La jeunesse est-elle mauvaise? Est-elle pire « qu’avant »? On pourrait le croire à entendre les commentaires souvent sévères des « anciens » vis-à-vis de nos jeunes d’aujourd’hui. Et pourtant… Lisez les quatre citations suivantes :

  1. « Notre jeunesse aime le luxe, elle est mal élevée, elle se moque de l’autorité et n’a aucune espèce de respect de ses aînés. Nos enfants d’aujourd’hui sont des tyrans. Ils ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans une pièce, ils répondent à leurs parents et ils sont tout simplement mauvais… »
  2. « Je n’ai plus aucun espoir pour l’avenir de notre pays si la jeunesse d’aujourd’hui prend le commandement demain parce que cette jeunesse est insupportable, sans retenue, simplement terrible… »
  3. « Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n’écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut être très loin… »
  4. « Cette jeunesse est pourrie jusqu’au fond du coeur. Les jeunes gens sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme les jeunes d’autrefois. Ceux d’aujourd’hui ne seront pas capables de maintenir la culture… »

 

De qui sont ces citations?

* La première est de Socrate (479-399 avant J.-C.)

* La seconde d’Hésiode (720 avant J.-C.)

* La troisième d’un prêtre égyptien (2000 ans avant J.-C.)

* La quatrième a été découverte récemment sur une poterie d’argile dans les ruines de Babylone datant de plus de 3000 ans!

Sans commentaires…

 

Auteur : Claude-Michel Gagnon, psychologue

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