La transition vers l’âge adulte
La transition vers l’âge adulte se situe habituellement entre 18 et 25 ans. Mais, elle peut débuter vers 16 ans et se terminer après 30 ans.
Les transitions, comme l’arrivée au secondaire, au cégep, à l’université, ou plus largement comme la période de transition vers l’âge adulte, représentent des périodes pleines de défis. En s’approchant progressivement de l’âge adulte, les jeunes prennent généralement leur autonomie, de la distance vis-à-vis de leurs parents et s’investissent dans des relations amicales et amoureuses plus intimes.
Ils apprennent aussi à gérer leurs finances ainsi qu’à prendre soin d’eux en adoptant de saines habitudes de vie.
Les jeunes qui transitent vers l’âge adulte doivent également faire de nombreux choix dans différents domaines, dont :
- Les études (en choisissant un programme d’études)
- Le travail (en définissant une orientation professionnelle)
- Les relations amoureuses (en précisant leur orientation sexuelle/partenaire recherché)
Les changements d’école (ex. : le départ du secondaire pour entrer au cégep), l’entrée sur le marché du travail et les déménagements (ex. : installation en collocation avant de s’installer en couple) que peuvent être amenés à vivre ces jeunes nécessitent des efforts pour s’adapter à de nouveaux milieux de vie.
Ils doivent aussi souvent concilier travail-études-vie sociale.
Tous ces défis peuvent rendre les jeunes plus à risque de se sentir anxieux ou déprimés, par exemple.
Selon l’Enquête sur la Santé dans les collectivités canadiennes (2012), les jeunes adultes canadiens sont proportionnellement plus nombreux que les autres groupes d’âge à présenter un niveau élevé de détresse psychologique. Dans ces périodes de transitions, il est donc particulièrement important de prendre soin de soi, de sa santé mentale et de sa santé physique (voir p. 38).
Les jeunes en transition vers l’âge adulte qui ont un parent atteint d’un trouble mental
Pour ces jeunes, les défis propres à cette période de la vie peuvent prendre une couleur différente. Des jeunes témoignent ainsi du fait que :
- La prise d’autonomie peut être « précipitée » (par exemple lorsque le jeune est amené à gérer de nombreuses responsabilités ne correspondant pas à celles d’un jeune de son âge) ou «limitée » (notamment par la crainte de s’éloigner de son parent).
- La construction identitaire, centrale à cette période, peut être complexifiée en raison de la multitude des rôles que ces jeunes peuvent être amenés à jouer au sein de leur famille (ex. : se sentir parfois le « parent de son parent »), de la peur de « devenir comme son parent » et de l’absence de modèles adultes positifs auxquels s’identifier.
- Le développement d’une relation amoureuse satisfaisante peut s’avérer plus compliqué du fait de la difficulté à faire confiance à autrui, d’une estime de soi plus fragile et d’habiletés sociales moins développées.
- La conciliation études-travail-famille peut être difficile en raison du temps, de l’argent et de l’énergie que ces jeunes offrent à leurs parents.
Le genre, l’origine ethnoculturelle, le statut socioéconomique, comme d’autres caractéristiques, peuvent teinter les défis que ces jeunes auront à relever.
Des études rapportent ainsi que les jeunes femmes ayant un parent atteint d’un trouble mental pourraient avoir plus de difficultés à prendre leur autonomie, en raison du rôle de soutien qu’elles sont davantage amenées à jouer auprès de leur famille. Certains jeunes issus de l’immigration pourraient également être confrontés à des valeurs familiales limitant leurs expériences d’exploration. Le fait d’être issu d’une famille monoparentale ou à faibles revenus pourrait par ailleurs amener le jeune à prendre davantage de responsabilités (notamment financières) pour soutenir son parent.
Pour les jeunes ayant un parent atteint d’un trouble mental, la période de transition vers l’âge adulte peut aussi s’avérer une période de points tournants et de résilience. Le développement de nouveaux liens sociaux et intimes (notamment avec un partenaire amoureux), la prise d’indépendance d’un milieu familial parfois lourd à gérer, l’engagement dans des études postsecondaires ou un emploi stimulant ou la poursuite de projets significatifs favoriseraient ces trajectoires de résilience (pour des stratégies plus générales permettant de favoriser une bonne santé mentale, voir p. 38).
« Les troubles mentaux de ma mère ont contribué à la séparation de mes parents lors de mon entrée au secondaire. De ce fait, j’ai eu beaucoup de troubles de comportement à mon arrivée et durant tout mon secondaire (on m’a suspendu à deux reprises de l’école dont une fois pour toute la dernière étape) en plus d’avoir un manque d’intérêt dans mes études et des problèmes d’assiduité à mes cours. J’ai donc dû terminer mon secondaire à l’école des adultes (eux aussi m’ont suspendu un an de l’école pour manque d’assiduité et d’intérêt). Bref, même si j’avais l’impression que tout cela ne m’affectait pas à ce moment-là, avec le recul, je comprends que je devais être perturbé par ce que je vivais chez moi. Par la suite, en trouvant un objectif ou un but à l’école, j’ai complété : un DEC, un bac, une maîtrise et pratiquement une deuxième maîtrise. Donc, visiblement mes difficultés au secondaire n’étaient pas liées à un manque d’aptitude. »
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