Accueil > CS 2010 | Composer avec la maladie mentale: un sport d’équipe!

CS 2010 | Composer avec la maladie mentale: un sport d’équipe!

À première vue, l’analogie entre le sport et la maladie mentale peut paraître curieuse. Cependant, en analysant les principes sous-jacents au sport et ceux associés au traitement des maladies mentales, il y a des parallèles intéressants qui méritent d’être analysés.

La dénomination « esprit sportif » est l’expression d’un comportement, d’une attitude intégrant des valeurs fortes. C’est également défini comme l’acceptation des normes du Code du sportif qui regroupe les six règles suivantes :

  • le respect de soi, de ses partenaires et adversaires, de l’arbitre, des règlements,
  • la loyauté,
  • la courtoisie et politesse,
  • l’altruisme (la capacité à se soucier des autres),
  • la dignité,
  • et, accepter le résultat même dans la défaite. (1)

À plusieurs égards, les membres de l’entourage qui accompagnent une personne atteinte de maladie mentale peuvent témoigner de l’importance de ces règles lorsque vient le moment de soutenir la démarche de rétablissement de leur proche. Regardons de plus près ces six règles sportives en analogie avec le traitement de la maladie mentale.

L’approche multidisciplinaire qu’impose le suivi d’une personne qui compose avec une maladie mentale doit systématiquement se faire dans le respect de la personne, des membres de son entourage, des membres de l’équipe traitante, des groupes communautaires, des groupes de défense des droits et des lois. Le respect doit s’appliquer en toute circonstance même si nos opinions diffèrent de celles de nos partenaires. Cette règle se veut indispensable dans le développement de nos relations, et ce, surtout lors de nos différends.

La loyauté doit être au cœur de nos actions. Nul ne doit douter du dévouement des personnes impliquées dans l’offre de services et encore moins de la bonne foi de la personne atteinte et des membres de son entourage. Être loyal est un engagement moral envers soi et les autres. Par ailleurs, dans le tumulte qu’entraînent les soubresauts de la maladie, il arrive que l’on soit sous pression, que nos émotions soient à fleur de peau, dès lors, la règle de la courtoisie et de la politesse doit guider notre attitude et nos comportements.

Toujours dans le domaine de la santé mentale, l’altruisme est un indispensable. Notre capacité à prendre soin des autres doit se traduire au niveau des pratiques. Dans l’effervescence et l’action, il faut prendre le temps d’écouter et de soutenir les gens qui sont dans le besoin, peu importe leur statut.

Dans le même ordre d’idées, fragilité et dignité doivent faire la paire. Lorsque la maladie mentale s’inscrit dans un parcours de vie, elle fragilise la personne et sa famille. En tout temps, on doit s’assurer d’avoir une approche qui assure la dignité de la personne, en respect de son rythme et de ses capacités à se rétablir.

Finalement, accepter le résultat même dans l’échec signifie que malgré le fait que nos rêves sont parfois irréalisables et que la rechute est possible, il faut garder espoir et ne jamais abandonner.

Dans le sport, si tous les joueurs de l’équipe adoptent et appliquent ces règles, nul doute que l’équipe deviendra invincible. Dans le domaine de la santé mentale, il y a bien sûr un nombre important de codes d’éthique et de déontologie qui guident les professionnels. Cependant, il n’existe aucun « code moral » pour l’ensemble des joueurs impliqués dans le processus de rétablissement des personnes atteintes de maladie mentale.

Au regard de cette réflexion, pourrions-nous nous inspirer du code des sportifs pour rallier la personne atteinte, les membres de son entourage et tous les acteurs de la santé mentale dans une approche commune?

Les familles sont partantes, bienvenue dans notre équipe !

Hélène Fradet
Directrice générale de la FFAPAMM

________________________________
(1) gestioncarrière.shn.over_blog.com