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Il est urgent que l’on s’occupe des enfants qui ont un parent qui manifeste un trouble mental

Québec, le 1er octobre 2006 – « Notre mère est atteinte de maladie mentale et en fonction de notre expérience, nous voulons crier haut et fort qu’il est urgent que l’on s’occupe des enfants qui ont un parent qui manifeste un trouble mental. » Dans le cadre de la semaine de sensibilisation aux maladies mentales qui se déroule du 1 au 7 octobre 2006, voilà le cri du cœur de trois jeunes femmes qui ont accepté de témoigner de leur vécu pour la FFAPAMM.

Tanya, Christine et Mélanie, trois jeunes femmes courageuses et unies ont accepté de lever le voile sur une réalité méconnue, celle des enfants qui deviennent des adultes à travers le parcours cahoteux de la maladie mentale d’un parent. « Des enfants invisibles et silencieux, » rapportent de nombreuses études. La maladie mentale étant reconnue comme l’une des situations qui compromet brusquement l’équilibre du foyer, de sorte que les enfants vivent des conséquences insoupçonnées. « Chez nous, c’était carrément explosif. Notre mère était contrôlante et agressive, nous n’avions aucune idée qu’elle avait une maladie mentale. Le sujet était tabou et nous ne faisions qu’observer que notre vie de famille était vraiment différente des autres. Notre père était démuni devant la situation et très jeunes, nous avons dû assumer des responsabilités hors de proportion. Nous vivions beaucoup de solitude et notre quotidien se composait d’anxiété, d’angoisse, de peur et de culpabilité, » expliquent-elles.

Des faits qui sont corroborés par le président de la FFAPAMM (Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale), M. Gaétan Turmel : « Il est relativement récent que l’on se préoccupe des membres de l’entourage des personnes atteintes de maladie mentale. On s’y attarde depuis à peine une vingtaine d’années et pourtant, les besoins sont immenses puisque leur détresse émotionnelle est trois fois plus grande que celle de la population en général. À notre grande satisfaction, de plus en plus d’adultes font appel à nos 42 associations qui sont réparties à travers le Québec. D’ailleurs, plus de 60 000 demandes d’aide sont répondues annuellement, mais trop rares encore sont les jeunes qui frappent à nos portes. »

L’impact qu’a la maladie mentale d’une personne sur le bien-être de ses enfants est un sujet dont on entend très peu parler et les intervenants rencontrés sont d’avis qu’il faut s’y attarder afin que l’on puisse intervenir de façon préventive. Le plan d’action en santé mentale que le ministre Couillard a lancé l’an dernier met l’accent sur la notion de rétablissement, une avenue qui permettra, espérons-le, de développer des programmes d’intervention familiale pour soutenir les personnes atteintes dans leurs compétences parentales et qui ouvrira la voie au développement de services pour les enfants, nos adultes de demain, explique M. Turmel.

En chœur avec Tanya, Christine et Mélanie, M. Turmel termine en conviant tous les adolescents et jeunes adultes qui ont un parent atteint de maladie mentale à contacter la FFAPAMM, un organisme financé par le ministère de la Santé et des Services sociaux qui saura les diriger vers une association située à proximité de leur lieu de résidence. Ils peuvent également profiter de la journée des familles, le mercredi 4 octobre 2006, pour faire le premier pas qui les entraînera inévitablement vers un mieux être, conclut-il.

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Source : Gaétan Turmel, président
FFAPAMM | 1 800 323-0474