La maladie mentale, un sujet tabou chez les couples
Québec, le 28 septembre 2007 – Sujet d’actualités inépuisable, les aspects de la vie de couple sont exploités sur toutes les tribunes. Année après année, les émissions de télévision et de radio ainsi que de multiples volumes font référence aux incontournables aléas et défis qui se présentent pour assurer et maintenir une bonne qualité de la vie commune. Cependant, très rarement, avons-nous entendu parler de la situation où l’un des conjoints est atteint de maladie mentale. C’est le sujet qui est abordé dans le cadre de la campagne de sensibilisation de la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM) qui se déroule du 30 septembre au 6 octobre 2007.
« Vivre en couple est une expérience enrichissante qui comporte son lot de défis mais lorsque notre conjointe est atteinte de maladie mentale un obstacle imposant se dresse devant nous. Je peux en témoigner car cette situation a provoqué beaucoup de remous dans notre vie de couple. Je ne connaissais pas la problématique, j’avais mes propres préjugés et les comportements de ma partenaire étaient incompréhensibles pour l’amoureux que j’étais, » explique M. Lord Morris dont la conjointe est atteinte du trouble bipolaire et qui a accepté d’être l’ambassadeur de la campagne de sensibilisation 2007.
Selon la FFAPAMM et ses 41 associations-membres, la situation des conjoints qui accompagnent leur partenaire dans les soubresauts de la maladie se doit d’être mise en lumière puisque la détresse des conjoints fait en sorte que la relation de couple peut perdre tous ses repères. « Il est fréquent de voir que la passion amoureuse se transforme en relation de déséquilibre. Le conjoint qui accompagne la personne atteinte peut facilement adopter un rôle de parent et venir en oublier ses propres besoins, d’où découlent des conséquences désastreuses, » explique M. Gaétan Turmel , président de la FFAPAMM.
La littérature rapporte de nombreuses difficultés situationnelles. Qu’il s’agisse du déséquilibre des rôles à l’intérieur du couple, des incompréhensions reliées à la symptomatologie de la maladie mentale, des attentes mutuelles non répondues et sans oublier les problèmes de parentalité lorsque des enfants sont issus de l’union.
Des problèmes qui ont des conséquences importantes si l’on ne va pas chercher de l’aide, rapporte M. Lord Morris. « J’ai eu la chance de croiser une infirmière qui a pris le temps de m’écouter et de me référer à la FFAPAMM, un geste que je ne suis pas prêt d’oublier. Grâce à elle j’ai profité des services de l’une des associations de la Fédération. En plus d’y trouver un endroit où je pouvais me confier sans être jugé, j’ai obtenu de l’information et j’ai eu le soutien nécessaire me permettant de me resituer dans ma situation personnelle et conjugale. Un soutien qui m’a permis de faire des choix en fonction de mes valeurs et besoins. Aujourd’hui, ma compagne de vie et moi avons appris à faire équipe. L’aide que j’ai obtenue m’a sauvé puisque j’étais au bord du gouffre, mon désespoir et celui de ma conjointe ne faisaient qu’un. »
Composer avec une maladie mentale exige de la personne du courage et de la détermination. Les membres de l’entourage ont besoin eux aussi de mesures de soutien pour actualiser leur potentiel, et ce, dans le plus grand respect de tous et chacun. Les associations-membres de la FFAPAMM qui répondent annuellement à plus de 60 000 demandes d’aide offrent une panoplie de services aux proches. Pour obtenir de l’aide, il s’agit de contacter la FFAPAMM au 1 800 323-0474.
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Source : Gaétan Turmel président
FFAPAMM | 1 800 323-0474