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Une bouée de sauvetage pour éviter le naufrage

Québec, le 4 octobre 2004 – « En plus d’aider leur proche atteint de maladie mentale, les familles suppléent à la carence de services qui se devraient d’être offerts par le réseau de la santé et des services sociaux, des économies astronomiques pour un gouvernement », explique Hélène Fradet, directrice générale de la FFAPAMM qui rappelle que l’on estime à 4 milliards de dollars la valeur de l’aide apportée par les proches d’une personne souffrant d’incapacité. Dans le cadre de la semaine de sensibilisation aux maladies mentales qui se déroule de 4 au 10 octobre, la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM) et ses 42 associations-membres veulent signaler à la population touchée par cette problématique que des bouées de sauvetage sont disponibles dans toutes les régions du Québec. « Pour pouvoir aider, il faut s’aider, sinon c’est l’épuisement, le découragement et l’isolement qui guettent les familles », explique le comédien Rémy Girard, porte-parole de la FFAPAMM depuis 10 ans.

Le dernier rapport du Vérificateur général du Québec émis en décembre 2003 stipule que la gestion du programme de santé mentale ne permet pas de répondre à tous les besoins de la population en la matière, car certains services ne sont pas suffisamment développés et l’accès à d’autres s’avère difficile dans plusieurs régions. Par ailleurs, le vérificateur souligne que la famille et les proches constituent le principal soutien de plusieurs personnes atteintes de troubles mentaux. « Ce constat est conforme aux résultats d’une étude effectuée en 2001 par une équipe de chercheurs dirigée par Mme Hélène Provencher, Ph.D. Les problèmes d’accessibilité sont au coeur des insatisfactions des familles. À titre d’exemple, plus de 50% d’entre elles doivent héberger leurs proches, et ce, trop souvent en raison de l’inaccessibilité des ressources. Les membres de l’entourage sont épuisés tant physiquement que psychologiquement », explique Hélène Fradet.

Par ailleurs, l’étude de Mme Provencher indique que 85% des aidants interrogés sont des femmes âgées dans la cinquantaine. « Les hommes hésitent à demander de l’aide et c’est un problème majeur, car leur détresse est aussi grande que celle des femmes », souligne Rémy Girard. Pour tenter de les rejoindre, la FFAPAMM a fait appel à un père de famille qui a accepté de s’identifier publiquement sur l’affiche de la campagne de sensibilisation. « Personne ne peut s’imaginer à quel point la maladie mentale de ma fille m’a fait vivre l’humiliation. J’ai pensé pouvoir régler seul mon problème, je n’y arrivais pas. Heureusement pour moi, une association de familles et amis m’a secouru », conclut M. Gaétan Turmel.

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Source:
Hélène Fradet, directrice générale
FFAPAMM | 1 800 323-0474