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Les maladies mentales: Silencieuses et omniprésentes dans notre société

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur notre planète, 450 millions de personnes souffrent de troubles mentaux et comportementaux. Il va sans dire qu’il s’agit d’un phénomène important qui concerne non seulement les personnes qui en sont affligées mais également les membres de l’entourage qui les accompagnent dans leur rétablissement, y compris les collègues de travail. En 2020, selon les estimations de l’OMS, la dépression deviendra la deuxième cause d’invalidité dans le monde, juste après les maladies cardio-vasculaires.

Au cours de leur vie, la majorité des Canadiens seront touchés par la maladie mentale d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue de travail. Cette réalité est notamment due au fait que les maladies mentales peuvent frapper n’importe qui, peu importe sa profession, son niveau de scolarité, sa classe socioéconomique et sa culture.

Malgré l’ampleur du phénomène, il s’agit d’une problématique dont les préjugés sont extrêmement résistants, au point où les personnes atteintes et leurs familles demeurent souvent isolées. À preuve, l’Association médicale canadienne révèle qu’à peine 50 % des Canadiens accepteraient de dire à des amis ou des collègues de travail qu’un membre de leur famille a une maladie mentale, contrairement à un taux de 72 % concernant l’annonce d’un cancer.

Combattre l’ignorance

Lorsque la maladie mentale affecte un membre de la famille ou un collègue, il est important d’en parler et d’aller chercher de l’aide. Souvent démunis, les proches vivent de la culpabilité, s’oublient et en viennent parfois à développer des problèmes de santé physique en plus de vivre de la détresse émotionnelle. Au travail, les collègues composent avec leurs préjugés, leurs limites et leur inconfort face à une problématique qui dérange.

Plusieurs personnes qui composent avec des symptômes de maladie mentale peuvent demeurer longtemps sur le marché du travail avant d’être traitées. Ce faisant, il est possible que leur productivité soit à la baisse, qu’elles commettent plus d’erreurs et que leurs échéanciers ne soient pas respectés. Ainsi, le scepticisme, la colère, l’impatience, la compassion et l’empathie s’entrecroisent au fil des jours, des semaines et des mois.

En lien avec cette dernière réalité, le rapport Aspect humain de la santé mentale et de la maladie mentale au Canada (2006) rapporte que la stigmatisation dans le milieu de travail a de sévères répercussions sur les personnes souffrant de troubles mentaux. À titre d’exemples, on rapporte une diminution de l’aptitude à l’emploi, l’absence de possibilités d’avancement professionnel, une qualité de vie au travail peu reluisante, conséquemment une perte d’emploi est envisageable.

Être proactif individuellement et collectivement

Les personnes qui composent avec une maladie mentale grave courent plus de risques d’être sans emploi ou de se voir reléguées dans des emplois de niveau inférieur, sans aucune commune mesure avec leurs aptitudes ou leur formation. Si elles reprennent le travail après un congé de maladie, elles sont souvent en butte à de l’hostilité et voient leurs responsabilités réduites. Il peut s’ensuivre une autostigmatisation, soit lorsque vous commencez à croire en ces opinions négatives à votre sujet, que vous commencez à penser que vous méritez de vous faire injurier et de vous faire bloquer l’accès à des possibilités1, et une aggravation de l’incapacité.

Cette réalité est corroborée par l’Association canadienne pour la santé mentale qui rapporte qu’environ 43 % des Canadiens indiquent qu’au moins un de leurs collègues a déjà vécu un problème de santé mentale alors que 34 % indiquent qu’un des leurs a été en congé pour cette raison. Dans 74 % de ces cas, les collègues qui ont pris un tel congé ne sont jamais revenus au travail.

La maladie mentale est un problème de société et les tabous sont souvent reliés à la méconnaissance et l’ignorance. Il est important pour les membres de l’entourage et les collègues de travail d’avoir accès à l’information, à la formation et à différentes mesures de soutien leur permettant de jouer pleinement leur rôle d’accompagnateur. Des services sont à la portée des familles et des différents milieux de travail à travers la province, c’est gratuit et accessible partout au Québec.

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