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Les rôles que nous ASSUMONS

Chaque membre de la famille a un rôle à jouer pour permettre à la roue familiale de tourner. Ces rôles peuvent être très simples ou complexes, c’est-à-dire qu’on demande très peu à un jeune enfant, mais on attend beaucoup d’une mère de famille.

La décision concernant l’appropriation des rôles et des responsabilités dans une famille dépend de chaque cellule familiale. L’évolution de la société ne permet pas d’assumer que chaque famille est une copie conforme dela famille avoisinante. Les rôles traditionnels du père comme soutien financier, de la mère comme soutien émotionnel et des enfants vieillissant en copie conforme de leurs parents ne sont plus applicables aujourd’hui.

Mais il n’en demeure pas moins que pour fonctionner de façon efficace, les familles adoptent des règles de conduite plus ou moins implicites, conformes à leur milieu et leur culture. Ces normes déterminent les rôles et les comportements associés à chaque membre à l’intérieur de la cellule familiale. Donc, ceux qui adoptent le rôle parental assument la responsabilité de soutenir financièrement et émotionnellement les autres membres. Ces règles de conduite seront modifiées au cours d’une vie pour accommoder des changements prévisibles désirés tels que l’intégration d’un nouveau membre ou des changements non prévisibles comme les pertes physiques et émotionnelles (par exemple : la mort, un handicap physique, la perte de la santé).

Pour survivre aux changements, même ceux considérés comme heureux, la famille développe une histoire familiale connue de tous ses membres et qui renferme ses croyances, ses valeurs et ses attentes. Tous les événements importants de la vie de famille sont inclus dans cette histoire et lesmembres de la famille s’y réfèrent pour définir leurs rôles. Cette histoire familiale évolue avec la famille et lui permet d’intégrer de nouveaux éléments nécessaires à sa survie.

Les familles qui surmontent plus facilement les épreuves de la vie sont celles qui demeurent flexibles, ouvertes vers l’extérieur tout en gardant une cohérence interne. Suite à des difficultés, elles cherchent à rétablir l’équilibre et sont ouvertes à des changements de rôle pour s’adapter aux besoins du moment. Dans une famille flexible, le rôle de soutien financier peut changer selon les besoins, les enfants adultes peuvent adopter temporairement le rôle de parents, etc.

 

Les niveaux d’engagement 

L’apparition d’un trouble de santé mentale chez une personne demande à la famille de redéfinir son engagement envers celle-ci pour déterminer le niveau d’accompagnement. Généralement, l’implication de l’accompagnateur varie selon les types d’engagement suivants :

Niveau 1 – Engagement intense

Un niveau d’engagement intense est assumé généralement par un parent, souvent la mère, la conjointe ou le conjoint. À ce niveau, le rôle d’accompagnateur comprend des responsabilités lourdes comme les soins quotidiens, le soutien dans les phases aiguës de la maladie et l’assistance dans la recherche de ressources. La personne vivant avec un trouble de santé mentale et ses difficultés deviennent la raison d’être de l’accompagnateur qui vit souvent beaucoup de tristesse face à son impuissance et au manque de reconnaissance de son expertise par le réseau de la santé. Si l’accompagnateur ne réussit pas à partager cette tâche en demandant de l’aide, il ou elle risque de s’épuiser et de vivre un niveau élevé de détresse émotionnelle.

Niveau 2 – Engagement variable

Ce niveau d’engagement se retrouve chez les membres de la famille qui ne partagent pas le quotidien de la personne, mais qui en sont témoins. Ces membres réussissent à maintenir un réseau social, un travail ou des études et sont appelés à intervenir auprès de la personne dans des moments de crise ou à la demande de l’accompagnateur primaire.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce sont les membres de la famille du niveau 2 qui démontrent le plus d’aversion face au trouble de santé mentale et qui exigent que des changements soient apportés au rôle assumé par l’accompagnateur primaire. L’imprévisibilité du trouble de santé mentale et les pertes associées aux changements dans la famille créent chez les membres du niveau 2 des attitudes très différentes de celles du niveau 1 et un désir plus pressant de retrouver un équilibre familial. Ce sont souvent eux qui proposent des changements qui permettront de développer des moyens pour soutenir toute la famille.

Niveau 3 – Engagement minimal

Ce niveau d’engagement se retrouve chez les membres de la famille à l’extérieur du réseau primaire, chez les amis ou les collègues. Tous ont un intérêt généralisé pour la santé de la personne vivant avec un trouble de santé mentale, mais ils évitent souvent des contacts directs avec elle. Ils peuvent banaliser la maladie et l’incapacité de la personne, ou proposer des solutions valables de sorte que la famille diminuera les liens pour éviter la détresse associée aux jugements erronés. Si les liens sont maintenus, ils peuvent être une source ponctuelle d’aide et de soutien.

 

À retenir

Dans une famille, les rôles assumés par les membres sont un ensemble de comportements attendus, permis et/ou interdits. Ces rôles sont déterminés par le contexte social et culturel de la famille, et aussi par des déterminants particuliers à chaque famille. Lorsqu’un membre ne répond plus aux attentes des autres, le conflit éclate car la complémentarité est menacée, le déséquilibre s’installe. L’adaptation réussie de la famille aboutit au maintien ou au renforcement de l’intégrité familiale. Elle permet le développement individuel des membres selon leurs capacités et assure à la famille un sentiment de contrôle sur son environnement.

 

Source : FFAPAMM. Rôles et responsabilités des membres de l’entourage.