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Pourquoi le modèle CAP?

 

Les proches peuvent en témoigner : dans le tumulte engendré par les problèmes de santé mentale d’un être cher, il est difficile d’identifier clairement ses besoins et ses revendications. Pour soutenir les familles, enfants, fratrie, conjoints et amis dans cet exercice, CAP santé mentale et ses membres ont établi le modèle CAP pour guider l’identification des besoins et des revendications qui sont d’ordres diversifiés. Le CAP identifie le proche comme un Client, un Accompagnateur et un Partenaire.

Développé il y a environ 12 ans, ce modèle vise à permettre aux proches de définir leur rôle afin préserver leur qualité de vie.  Pour les intervenants du milieu, il permet de mieux comprendre les différents rôles que le proche peut jouer auprès d’une personne vivant avec un trouble de santé mentale ainsi que les besoins des proches.

 

Le modèle CAP vise à aider les proches à identifier leurs besoins selon trois axes :

Axe 1. Client | Savoir prendre soin de soi pour être en mesure d’accompagner une personne dans son rétablissement.

Lorsqu’un problème de santé mentale s’invite dans notre milieu de vie cela provoque un état de choc qui se traduit souvent par des étapes de colère, de déni, d’états de découragement et plus encore. Durant cette période de hautes turbulences, les relations peuvent devenir plus tendues. Chaque personne impliquée va réagir différemment (parent, enfants, fratrie, conjoint, amis, etc.).

Plusieurs vont être là pour aider la personne ayant un problème de santé mentale sans pour autant avoir les ressources nécessaires pour être efficaces dans l’accompagnement.  Leur attention est entièrement portée vers l’autre. C’est tout à fait normal, car ils vivent une situation très intense et ils sont à la recherche de moyen pour stabiliser la situation (Besoin de contrôle face à ce tourbillon qui a entraîné tout le réseau de soutien immédiat).

Cette situation peut durer un certain temps, car un processus de rétablissement n’est pas en ligne droite. Pour s’assurer que les proches ne s’épuisent pas, il faut intervenir rapidement et efficacement. Il faut mettre à leur disposition des ressources d’aide afin qu’ils puissent s’outiller pour développer des stratégies d’adaptation. Il faut porter une attention particulière aux besoins reliés à la détresse des proches ; les ignorer irait à l’encontre du processus de rétablissement et pourrait leur engendrer de graves problèmes de santé physique et mentale.

Chacun doit apprendre à prendre soin de soi pour être en mesure d’accompagner la personne sans avoir l’impression d’être responsable du processus de rétablissement. Pour les jeunes, il faut les aider dans ce processus.

À retenir

C’est l’axe qui est le plus souvent négligé et pourtant c’est l’axe le plus important, car le niveau de confort que l’on développe face au problème de santé mentale d’une autre personne nous permettra d’assumer plus sereinement les difficultés reliées à la situation.

  • Gestion des émotions – Reconnaître sa propre souffrance
  • Gestion du stress
  • Développer ses connaissances
  • Apprendre à communiquer avec cette nouvelle réalité
  • Surmonter ses propres préjugés
  • Lâcher prise
  • Reprendre le contrôle de sa vie

 

Axe 2. Accompagnateur | Offrir un soutien à un être cher dans le respect de chacun.

En santé mentale, en raison des fluctuations engendrées par les troubles de santé mentale et de la capacité de la personne à se rétablir, les familles, les enfants, la fratrie, les conjoints et les amis désirent favoriser l’autonomie et non pas la prise en charge. Dans ce contexte, les membres de l’entourage se décrivent eux-mêmes comme des ACCOMPAGNATEURS de premier plan.

Les besoins d’un accompagnateur se décrivent simplement :

  • il veut être pris en considération par l’équipe traitante ;
  • il veut être respecté dans ses limites ;
  • il veut pouvoir partager des informations sur la personne qu’il accompagne ;
  • il veut participer aux décisions;
  • il a besoin d’avoir des attentes réalistes (ex. : le rétablissement va rarement à la vitesse que l’on souhaite, on peut avoir le sentiment que l’on sait ce qui est mieux, mais cela doit venir de la personne)
  • il a besoin d’espoir, de savoir que l’on croit en leur capacité
  • il doit trouver un juste équilibre entre le cœur et la tête… c’est le défi à relever !

Dans la réalité, ces besoins sont souvent ignorés, ce qui occasionne l’isolement des accompagnateurs. La lourde tâche de travail du personnel soignant, la notion de confidentialité, le refus de la personne ayant un problème de santé mentale à impliquer des proches sont trop souvent les arguments pour expliquer les lacunes. Or, paradoxalement, l’entourage est appelé en renfort pour soutenir la personne à la sortie de l’hôpital ou dans les tâches quotidiennes.

Pour y remédier, il est important de comprendre les bénéfices d’être impliqués dans le processus de rétablissement d’un être cher – Faire équipe. Pour y parvenir :

  • Bénéfices pour tous
  • Chacun doit retrouver son rôle dans le cercle familial – Le jeune doit conserver son rôle d’enfant, l’adolescent doit vivre chaque étape, le jeune adulte doit pouvoir suivre sa voie, le conjoint doit être en mesure de préserver une relation égalitaire, l’ami doit se sentir à l’aise dans son rôle en respect de ses limites.
  • Ultimement, le trouble mental doit devenir une des composantes de la situation et non le centre de la dynamique relationnelle.

À retenir

Pour faire partie de la solution, il faut faire équipe avec la personne et discutez franchement de votre implication dans son rétablissement.

 

Axe 3. Partenaire | Mettre à profit son savoir expérientiel (JE) pour faire entendre la voix des proches et participer à la planification et l’organisation des services en santé mentale.

Les proches qui ont reçu du soutien et qui ont pris du recul par rapport à leur situation peuvent devenir des PARTENAIRES actifs dans l’organisation des services. Qu’ils soient adolescents, jeunes adultes, étudiants au secondaire, cégépien, universitaire, en début de carrière ou près de la retraite, ils peuvent jouer efficacement ce rôle en participant aux décisions concernant l’organisation et l’évaluation des services aux niveaux local, régional ou provincial.

Pour jouer efficacement ce rôle, ils ont besoin d’être soutenus au niveau de la formation et on doit s’assurer que les lieux de concertation disposent de ressources financières suffisantes pour le déploiement des services à la population, et ce, dans les différentes régions du Québec.

À retenir

Qu’ils soient adolescents, jeunes adultes, étudiants au secondaire, cégépien, universitaire, en début de carrière ou près de la retraite, ils peuvent jouer efficacement ce rôle en participant aux décisions concernant l’organisation et l’évaluation des services aux niveaux local, régional ou provincial.

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