Schizophrénie
Un diagnostic de schizophrénie est un événement bouleversant dans la vie d’une personne et de celle des membres de sa famille. Il s’agit d’une maladie qui apparaît souvent chez les personnes âgées de 15 à 25 ans, une période critique du développement de la vie d’un jeune adulte.
Qu’est-ce que la schizophrénie ?
La schizophrénie est une maladie mentale, un trouble cérébral qui affecte la capacité d’une personne à distinguer la réalité et sa propre perception des événements. Elle touche environ 1 % de la population, peu importe les pays, les cultures et les groupes socioéconomiques.
Quelles sont les causes ?
Dans l’état actuel des connaissances médicales, les facteurs mis en évidence sont héréditaires, biologiques, psychologiques et environnementaux. Cependant, cette maladie du cerveau ne peut pas s’expliquer par une seule et unique cause. Tout comme l’asthme ou les maladies cardiaques, différents éléments stressants de la vie, tels que des événements familiaux, des examens, des tracas au travail, l’usage de drogues, un décès ou autres peuvent interagir et provoquer l’apparition et les rechutes de cette maladie mentale complexe. Une vaste étude internationale n’a trouvé aucune différence de prévalence entre les sexes, mais il semble que les hommes montrent plus de symptômes négatifs que les femmes et une durée plus longue du trouble. Cependant la survenue tardive de ce trouble de santé mentale, c’est-à-dire après 40 ans, est beaucoup plus fréquente chez les femmes qui conservent, en général, un bon fonctionnement social et affectif malgré des symptômes psychotiques.
Quels sont les symptômes ?
Règle générale, les symptômes apparaissent graduellement et s’échelonnent sur plusieurs années. Ce phénomène fait en sorte que plusieurs familles n’arrivent pas à déterminer si la personne traverse un moment difficile ou s’il s’agit de quelque chose de plus sérieux. Avant d’obtenir un diagnostic, il est possible que vous observiez des changements dans le comportement de votre proche. Au cours de cette période, dans certains cas, ses activités quotidiennes et son hygiène déclinent. Il est possible qu’il voie ses capacités de penser et de réfléchir se détériorer. De plus, son humeur peut changer fréquemment et, dans les cas les plus graves, la personne atteinte peut avoir des hallucinations et des délires.
Un certain nombre de personnes consomment des drogues qui leur procurent un effet apaisant. Cependant, sans le savoir, leur processus psychotique est précipité, leur pensée devient irrationnelle et perturbée. Dans d’autres cas, la maladie s’installe très rapidement. Au fur et à mesure que les symptômes s’aggravent, la personne peut ressentir de la panique, de l’anxiété et de la peur. Elle peut refuser d’admettre qu’elle ne va pas bien et tenter de ne pas laisser paraître ses émotions.
Vous pourrez alors voir apparaître des symptômes négatifs ; ils font référence à des pertes. On peut observer un manque de motivation et d’intérêt, une rupture avec ses relations sociales et de l’inaction. L’ambivalence est présente et la prise de décisions devient ardue. Il devient peu expressif et fait des phrases courtes et évasives.
Paradoxalement s’installent des symptômes positifs puisqu’il s’agit d’ajouts à sa personnalité, tels que les hallucinations, le délire et les troubles de la pensée. Ces symptômes vont se traduire par des voix qu’il entend, de fausses interprétations des événements, une impression de ne plus avoir d’identité propre, un langage incohérent et un discours illogique. Il est également possible que votre proche soit agité et qu’il manifeste des comportements agressifs. Votre proche peut également éprouver des troubles cognitifs, tels que des difficultés à traiter l’information, des problèmes de concentration et de mémoire.
Il existe plusieurs types de schizophrénie, le psychiatre pourra vous donner des précisions en fonction du diagnostic de votre proche.
Comment traiter la schizophrénie ?
Le traitement de la schizophrénie repose sur une approche thérapeutique globale. En d’autres mots, votre proche prendra des antipsychotiques qui pourront soulager ses symptômes. Un programme de réadaptation favorisera la reprise d’activités en vue de son rétablissement.
Les symptômes de la maladie fluctuent particulièrement pendant les cinq premières années. Quoique ces derniers puissent s’atténuer après cette période, les études tendent à démontrer qu’ils se stabilisent après l’âge de 40 ans. La science évolue de jour en jour et des pas importants au niveau scientifique nous portent à croire que la qualité de vie des personnes qui sont atteintes de schizophrénie ira en s’améliorant.
Comment dois-je réagir ?
Dans un premier temps, il est important que vous soyez, d’abord et avant tout, vous-même. Vous n’êtes ni un intervenant, ni un médecin, ni un infirmier. Donnez-vous le droit à l’erreur et ayez des attentes modestes et prudentes, tant envers vous qu’envers votre proche.
Malgré le fait que la situation soit sous tension ou lourde, vous devez oser parler à votre proche de ce qui vous inquiète et des sentiments que vous éprouvez. Parlez lentement, d’une voix calme en utilisant des phrases courtes et simples pour éviter la confusion. À titre d’exemple : « Je suis inquiet parce que tu ne manges plus avec nous, qu’est-ce qui ne va pas ? ». Même si votre proche ne vous répond pas, il saura que vous êtes là pour lui. S’il est conscient que quelque chose ne va pas, il peut passer des semaines, voire même des mois dans un état de confusion et de peur. Il tentera de comprendre son problème par lui-même et il peut tout mettre en œuvre pour vous convaincre que la situation est parfaitement « normale ».
Ne restez pas seul dans la gestion de la situation, faites appel à d’autres personnes qui connaissent bien votre proche. Il s’est peut- être isolé de son cercle d’amis ; suggérez-lui de parler de ses inquiétudes avec quelqu’un en qui il a confiance ou demandez-lui si vous pouvez communiquer avec un proche qui pourrait l’aider.
Si sa condition ne s’améliore pas, encouragez-le à consulter. Pour éviter de raviver les inquiétudes qu’il n’a jamais pu exprimer, attirez son attention sur un symptôme particulier. À titre d’exemple : « J’ai remarqué que tu as de la difficulté à dormir depuis quelques temps et que tu es très fatigué durant le jour. Tu pourrais consulter un médecin à ce propos? ».
Malgré vos efforts, il est possible que votre proche refuse votre aide. Il ne faut pas vous décourager car des gens qualifiés peuvent vous venir en aide rapidement ; contactez immédiatement l’association de familles de votre région qui vous accompagnera dans votre situation.
Que dois-je éviter de faire ?
Dans un premier temps, n’oubliez jamais que nous n’êtes pas le thérapeute de votre proche. Évitez de lui formuler des solutions toutes faites ou de lui poser un diagnostic. En tout temps, il ne faut pas lui faire la morale ou lui suggérer de se prendre en main. Évitez de le ridiculiser, de le blâmer ou de faire des plaisanteries sur sa situation.
Il est important d’éviter toute confrontation qui vise à prouver à votre proche que ce qu’il entend, voit, sent ou ressent n’existe pas. Rappelez-vous toujours que l’expérience est réelle pour lui. Par contre, un geste ou une parole lui exprimant votre amour, amitié ou attachement, selon le cas, pourrait le rassurer.
À retenir
La schizophrénie est une maladie mentale. Elle entraîne des symptômes qui affectent la pensée et les comportements. L’aspect émotionnel de même que l’humeur peuvent être affectés. Il faut faire preuve de patience et surtout, faire appel à des ressources d’aide.