L’un de mes proches est atteint de maladie mentale. Que dois-je faire, par où commencer?
« Je croyais que je venais de gagner un billet pour une descente aux enfers. J’étais bouleversée de voir mon frère dans cet état. À vrai dire, je ne le reconnaissait plus… » – Maryse, sœur d’un jeune homme atteint de schizophrénie,
Lorsque la maladie mentale affecte un membre de la famille, il est courant que les relations familiales se voient ébranlées. Que l’on parle de schizophrénie, d’un trouble bipolaire, de dépression, d’un trouble obsessionnel-compulsif ou d’un trouble de personnalité limite, les conséquences s’apparentent. Compte tenu que la maladie mentale survient, règle générale, à l’adolescence ou à l’âge adulte, les membres de la famille sont incrédules et la cellule familiale subit de grands bouleversements. Le quotidien se vit souvent dans l’ambivalence, plusieurs seront partagés entre la richesse de l’expérience humaine avec cette personne aimée et toute la souffrance générée par la situation.
Dans un premier temps, les problèmes de communication ont des répercussions importantes. Cette personne que j’ai connu devient étrange, tient des propos incohérents, peut avoir des comportements bizarres, au point où je ne la reconnais plus. Autrefois autonome, je dois maintenant lui apporter du soutien dans sa vie quotidienne. Que faire pour m’aider et soutenir cet être cher qui ne va pas bien?
Il faut d’abord comprendre que les membres de la famille ont un rôle d’accompagnement auprès de la personne qui a un problème de santé mentale. En d’autres mots, vous ne devez pas faire les choses à sa place mais l’accompagner dans son cheminement et son rétablissement. Pour ce faire, que vous soyez parents, sœurs, frères ou amis, vous devez vous renseigner sur la maladie mentale, développer des stratégies d’adaptation, établir vos limites et assurer votre collaboration avec les professionnels qui interviennent auprès de votre proche.
Pour vous soutenir dans le développement de ces compétences, sachez que 48 associations de familles sont à votre portée à travers la province. Il s’agit de téléphoner à CAP santé mentale au 1 855 272-7837. Vous serez en mesure de parler un intervenant qui se fera un devoir de vous écouter et vous soutenir dans votre situation particulière.
D’autre part, avec la collaboration de votre proche, il est essentiel d’avoir en main quelques questions clés* à poser au psychiatre.
- Quel est le diagnostic? Quelle est la nature de cette maladie, du point de vue médical?
- En termes de pourcentage, à quel point êtes-vous sûr du diagnostic? Si vous n’êtes pas certain, quelles sont les autres possibilités que vous considérez le plus et pourquoi?
- Si votre évaluation actuelle est préliminaire, dans combien de temps serez vous en mesure d’établir une évaluation définitive de la maladie?
- Quel programme de traitement serait, selon vous, le plus utile? Qu’apportera-t-il comme bénéfices?
- Qui pourra répondre à nos questions lorsque vous ne serez pas disponible?
- Qu’est-ce qui indiquera que mon proche répond bien au programme? Combien de temps cela prendra-t-il avant que des signes d’amélioration apparaissent?
- Quel est le rôle de la famille dans ce programme de traitement? Quel accès la famille aura-t-elle aux personnes impliquées dans le traitement?
- Quelle médication prévoyez-vous utiliser (nom, dosage)? Quels sont les effets biologiques de cette médication et qu’attendez-vous comme résultats? Quels sont les effets secondaires associés à la médication?
- À quel moment pouvons-nous vous rejoindre?
- Comme accompagnateur, j’ai besoin d’aide. Pouvez-vous me référer à l’association de familles et amis de la région?
En terminant, n’oubliez jamais que malgré le fait que les préjugés soient encore présents dans notre société, la maladie mentale est une maladie comme une autre. Vous avez le droit d’être informé, soutenu et respecté dans votre rôle d’accompagnateur.
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*Extrait tiré de « Questions to ask the psychiatrist »,
Washington advocates for the mentally III