Surmonter l’anxiété
Jacques ne peut plus endurer ces étourdissements qui s’accompagnent de battements cardiaques rapides, d’une sensation d’étouffement et d’une crainte de perdre le contrôle. Son médecin lui assure qu’il n’a aucun problème physique. Il a tout de même peur de mourir. Après tout, ce n’est pas normal d’avoir ces sensations de faiblesse et d’engourdissement. Ses tremblements et son malaise abdominal l’inquiètent. Et que dire de cette transpiration abondante alors qu’il ne fait même pas chaud!
Jacques souffre d’anxiété. Ce n’est pas une maladie imaginaire. Sa souffrance est réelle. D’où provient cette anxiété? Certaines personnes naissent avec une plus grande sensibilité. Elles réagissent plus fortement que la moyenne aux situations menaçantes. Certains médicaments diminuent l’ampleur des symptômes anxieux. Concentrons-nous pour l’instant sur l’aspect psychologique de l’anxiété.
Certaines croyances nous rendent plus vulnérables aux effets de l’anxiété. Jacques est plus vulnérable aux symptômes de l’anxiété parce qu’ila un besoin excessif d’approbation. Il a été bouleversé pendant trois jours lorsque sa présentation au bureau a été critiquée par un des employés présents, même si les 11 autres l’ont félicité pour son travail. Il a également un besoin excessif de contrôle. Cela l’a amené à reprendre le travail de ses subalternes plutôt que de leur faire confiance. A la maison, cela l’amène à faire des rénovations lui-même plutôt que de tolérer que cela soit moins bien fait que ce qu’il souhaite. Il a finalement un besoin excessif d’être le meilleur, ce qui le met constamment en compétition avec tous les spécialistes de domaines qu’il n’a jamais étudiés.
L’anxiété est associée à un point de vue particulier qui nous porte à surestimer le danger et à sous-estimer nos capacités. Jacques s’imagine quotidiennement sur le point d’être congédié. Les gens anxieux brûlent ainsi beaucoup d’énergie à s’imaginer toutes sortes de choses catastrophiques en réagissant comme si elles étaient déjà en train de se produire.
Que faire? Vous pouvez combattre l’anxiété en remettant en question le point de vue qui y est associé. Voici quelques conseils.
- Observez vos pensées et vos images internes.
- Considérez vos pensées effrayantes comme de simples hypothèses.
- Semez le doute dans vos inquiétudes en adoptant un point de vue plus réaliste.
- Entrez en contact avec vos ressources internes et externes.
- Faites des hypothèses réalistes et positives comprenant la possibilité de réussite.
- Regardez avec ses yeux et écoutez avec ses oreilles plutôt qu’avec vos souvenirs ou votre imagination.
- Affrontez ce que vous craignez par petites étapes.
- Concentrez-vous sur la tâche que vous êtes en train d’exécuter. Évitez de vous demander l’impossible.
Jacques a repris le contrôle sur ses symptômes anxieux en constatant que ses malaises étaient désagréables mais inoffensifs. Ils s’atténuent lorsqu’il évite de leur accorder trop d’importance. Son médecin lui a prescrit une médication qui a ramené son anxiété à un niveau qu’il pouvait apprendre à contrôler. La médication a été par la suite diminuée progressivement. Il a eu recours à un intervenant en santé mentale afin de remettre en questions certaines de ses exigences trop rigides. Il prend maintenant le temps de pratiquer régulièrement une technique de relaxation. Jacques ressort de son traitement plus solide. Bien qu’il sache qu’il y aura toujours des événements inquiétants, il peut maintenant mieux gérer son anxiété.
Source : Bruno Fortin, psychologue. Journal Entre-Nous | Septembre-octobre 2002 | APPAMM-ESTRIE
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