Accueil > L’organisation des services de santé mentale, sûrement pas un enjeu politique pour vous, à moins que…

L’organisation des services de santé mentale, sûrement pas un enjeu politique pour vous, à moins que…

Lettre ouverte aux chefs de partis

Mme Françoise, David, Québec Solidaire
M. André Boisclair, Parti Québecois
M. Jean Charest, Parti Libéral du Québec
M. Mario Dumont, Action Démocratique du Québec
M. Scott McKay, Parti Vert

Québec, le 27 février 2007

Madame, Messieurs,

La SANTÉ et encore la SANTÉ, une clé incontournable dans les débats politiques. Un domaine où l’on y associe les problèmes d’accès, les listes d’attente, les problèmes reliés au vieillissement de la population et les coûts faramineux d’un système que nous chérissons.

De mémoire d’Homme, les problèmes inhérents aux troubles mentaux n’ont jamais vraiment suscité un intérêt marqué de la part de nos hauts dirigeants. Jamais, dans le cadre d’une campagne électorale, un chef n’a présenté du haut de sa tribune ses préoccupations à l’endroit d’une clientèle vulnérable qui doit composer, et ce encore aujourd’hui, avec le rejet et les craintes souvent démesurés de notre société.

Nos politiciens n’en parlent pas ou peu, puisque les gens qui ont des troubles mentaux ne sont plus en grand nombre dans les hôpitaux. Un progrès certes, puisque la désinstitutionnalisation a permis à des milliers de personnes de retrouver une vie un peu plus normale. Encore faut-il toutefois que le réseau puisse les accompagner dans leur quête d’autonomie en assurant à la fois le traitement pharmacologique et les ressources pour protéger la qualité de leur environnement. Malheureusement, cette équation est loin d’être systématique en 2007.

Qui pallie pour les lacunes du système? Poser la question, c’est y répondre: les familles, bien sûr. Ces contribuables généreux assument leur rôle parental bien au-delà du raisonnable. Des mères, des pères, des soeurs, des frères, des enfants de personnes atteintes de maladie mentale qui s’investissent au détriment de leur propre santé physique et mentale. Certains y perdant même la vie; l’actualité en fait foi. Il est plus que temps que nos chefs qui aspirent à prendre les ficelles du pouvoir se prononcent sur cette question.

Madame, Messieurs, les 20 000 familles qui viennent annuellement chercher du soutien au sein de nos 42 associations-membres sont impatientes d’entendre vos réactions. Il nous arrive de croire, espérons-le à tort, que vous, les chefs de partis, allez demeurer indifférents à notre situation… à moins qu’un jour votre fille, votre fils, votre soeur ou un ami soit touché par un diagnostic psychiatrique qui vous fera probablement frémir. La parole est à vous; vos réponses sauront peut-être guider le choix de ces 20 000 foyers, le 26 mars prochain.

Gaétan Turmel, président
Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM),
mais surtout le père d’une fille atteinte de schizophrénie