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Santé mentale: méchant dérapage…

Parution dans La Presse & sur Cyberpresse.ca | Édition du 8 mai 2003
Parution dans Le Soleil | Édition du 9 mai 2003

Québec, le 7 mai 2003 – Les mots nous manquent pour exprimer notre stupéfaction devant les événements qui viennent de survenir au centre hospitalier Robert-Giffard à Québec. Depuis des décennies dans le domaine de la santé mentale, les personnes atteintes de maladie mentale et leurs proches ont eu droit à de nombreuses histoires d’abus.

Cependant, batailles juridiques, pressions politiques, levée de boucliers, nous ont permis d’avancer et de croire en un monde meilleur. Aujourd’hui, dans notre jargon, nous parlons de la transformation des services de santé mentale où l’on met l’accent sur les besoins des personnes atteintes ainsi que de ceux des membres de leur entourage. Les mots : respect, dignité, choix, soutien adapté et droits de la personne tapissent nos documents ministériels… et pourtant.

Nous devons malheureusement constater que la réalité peut être autre, et ce, même en 2003. Lorsque les parents, en dernier recours, confient leur proche au réseau public, ils ont UNE GRANDE ATTENTE : la qualité des services. On ne peut leur demander d’être présents quotidiennement pour surveiller… Ils ont souvent eux-mêmes à combattre une détresse émotionnelle importante.

Le dérapage au Centre hospitalier Robert-Giffard est inadmissible voire inexcusable. Il faut de toute urgence mener une enquête publique et imposer des sanctions aux coupables, chacun dans la vie devant assumer les conséquences de nos décisions.

Un jour un père courageux m’a dit : « Ce n’est pas ce qui nous arrive qui détermine notre vie, mais plutôt ce que l’on choisit de faire avec ce qui nous arrive. » Collectivement, inspirons-nous de cette sage pensée pour éviter que d’autres « dérapages » inacceptables se reproduisent.

Hélène Fradet, directrice
Fédération des familles et amis de la
personne atteinte de maladie mentale