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LA BOUSSOLE | Le partenariat de La Boussole, des policiers et des juges ou Comment une collaboration a atteint sa vitesse de croisière

Description

Le travail des policiers peut avoir un effet considérable auprès des personnes atteintes de maladie mentale et de leurs proches. Depuis plusieurs années, La Boussole a donné de la formation et de l’enseignement à des policiers de la région de Montréal, de Laval et de Québec.

Première vitesse
À l’origine, c’est M. Jean-Pierre Langevin, un bénévole de La Boussole (policier à la retraite de la Sûreté du Québec) qui racontait son vécu de proche d’une personne atteinte de maladie mentale et dans différents forums, dont :

  • 17 séances de sensibilisation aux maladies mentales sous forme de témoignages donnés au Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Chaque rencontre réunissait de 12 à 15 participants.
  • M. Langevin a également témoigné de son expérience dans quatre postes de quartier de Montréal auprès de 375 participants au total.
  • Au mois de novembre 2013, il participait comme conférencier invité à la conférence de la Grande bibliothèque de Montréal « Point de rupture » organisé par le SPVM auprès de 200 personnes, intervenants et policiers.
  • Finalement, il a aussi communiqué son savoir-faire au Colloque « Le travail à la chaîne » du Service de police de ville de Laval (SPVL) rejoignant ainsi 130 participants.

Deuxième vitesse
Au début de l’année 2014, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) nommait un nouvel agent de liaison en santé mentale, M. Jean Minguy, avec pour responsabilité de maintenir et de développer les liens avec les partenaires en santé mentale. À ce titre, M. Minguy prépare un outil de formation sur la loi P-38 afin d’en démystifier les aspects juridiques, d’éviter le cycle des portes tournantes, d’améliorer l’effet des interventions et de maximiser l’utilisation des ressources locales.

C’est dans le cadre de cette formation que La Boussole a été invitée à présenter à tous les policiers de la région de Québec ses services (et notamment celui du service de requête d’ordonnance d’évaluation psychiatrique). Nos professionnelles ont donc offert un GPS (Groupe de présentation des services) à 28 reprises aux policiers dans la période du 2 février 2014 au 30 avril 2014. C’était des intervenantes de La Boussole qui les animaient, parfois accompagnées d’un proche. À chaque fois, ce dernier en profitait pour entretenir les auditoires de la situation des proches et sensibiliser les policiers à leur vécu.

Les GPS traitaient systématiquement des éléments suivants :

  • But de la requête : procéder à une évaluation psychiatrique (pas d’obligation de traitement).
  • Mesure de dernier recours.
  • Distinction entre dangerosité et « dérangerosité ».
  • Notion de danger : danger immédiat, garde préventive, danger imminent.
  • Détails de la démarche de requête : procédures, formulaire à remplir, personnes témoin.
  • Appuis recherchés (d’un médecin ou d’un rapport du Centre de crise).
  • Remise du dépliant requête.
  • Explication de la mission de La Boussole et présentation en rafale des différents services.
  • Témoignage d’un proche.

Retombées

Évidemment, à moins de bénéficier d’un protocole, d’instruments de mesure et d’un personnel spécialisé en ce domaine, il demeure difficile d’évaluer les retombées d’une telle collaboration, surtout sur le plan qualitatif. Nous croyons cependant avoir contribué à la formation professionnelle des policiers, avoir défait bien des préjugés et avoir rendu les policiers plus sensibles et empathiques à la cause des proches.

Sur le plan quantitatif, nous constatons toutefois une augmentation des références des policiers aux services de La Boussole, qui se traduit par une augmentation significative du nombre de requêtes accordées. Voici quelques statistiques :

  • 2012-2013 : 41 requêtes.
  • 2013-2014 : 55 requêtes.
  • 2014-2015 : 69 requêtes.

Comme les requêtes constituent une mesure de dernier recours, nous ne souhaitons pas voir leur nombre augmenter, mais tant et aussi longtemps que les besoins des familles les rendront nécessaires, nous devons offrir ce service.

Troisième vitesse
En raison de l’augmentation du nombre des requêtes, La Boussole a sollicité une rencontre auprès des juges de la région de Québec pour établir et consolider le meilleur partenariat possible. Le coordonnateur des juges, le juge Charles G. Grenier, a accepté de nous rencontrer en compagnie de deux de nos partenaires invités pour la circonstance, soit le Centre de crise de Québec et Le Contrevent. Celle rencontre a permis de bien situer et comprendre le rôle de chacun et de déterminer différentes façons d’améliorer notre collaboration.

Conclusion
La Boussole croit que ce programme peut être répliqué avec succès ailleurs dans le réseau de la santé au bénéfice de toutes les personnes et instances en cause.