La FFAPAMM cautionne les questionnements de la famille d’Alain Magloire
Question no 1, posée par Pierre Magloire, le frère de la victime : « Comment un homme qui se présente lui-même à l’hôpital pour recevoir de l’aide peut-il être laissé seul? »
Qu’en est-il de la réalité sur le terrain?
L’urgentologue qui examine la personne qui se présente avec des troubles mentaux verra à l’examiner. S’il est d’avis que son état mental présente un « danger grave et immédiat », il peut mettre la personne sous garde préventive pendant au plus 72 heures et ultimement, obtenir une autorisation de la Cour du Québec pour lui faire subir une évaluation psychiatrique.
Là où le bat blesse; dans le cas où « la notion de danger grave et immédiat n’est pas présente », la personne sera libérée sans aucun suivi spécifique. Une situation qui semble avoir été celle d’Alain Magloire, et ce, malgré ses multiples tentatives et celles des membres de son entourage d’obtenir de l’aide. Un cas typique….
En 2015, peut-on encore accepter que la notion de « danger » soit la plate-forme décisionnelle pour offrir des soins de santé à une personne qui a, de toute évidence, perdu son jugement en raison de la maladie mentale? Peut-on encore accepter que la définition de cette notion de « danger » soit malléable et élastique? La réponse est NON!
Question no.2 posée par Pierre Magloire, le frère de la victime : « Pourquoi les policiers n’ont-ils pas attendu l’arrivée d’un collègue avec un pistolet électrique plutôt que de l’abattre de quatre balles?
Qu’en est-il de la réalité sur le terrain?
Il est relativement récent que les Écoles de police intègrent dans la formation des futurs policiers, un volet sur les maladies mentales et la façon d’intervenir auprès de cette clientèle. Il est également nouveau que de la formation soit offerte aux policiers pour leur permettre de développer et maximiser leurs techniques de travail afin de mieux composer avec une personne atteinte de troubles mentaux. Doit-on accroître et intensifier la formation auprès de ces agents de première ligne? La réponse est OUI!
En conclusion
En santé mentale, quand l’urgence de la situation requiert une visite à l’urgence, règle générale, c’est que rien ne va plus. Il faut s’investir collectivement afin de changer les règles qui ne sont pas connectées avec la “Loi du gros bon sens”. Il faut s’assurer que la communication s’établisse plus facilement entre les différents acteurs, de sorte que l’alliance thérapeutique puisse amortir les problèmes sous-jacents aux connexions parfois obligatoires du système de justice avec celui de la santé. Il ne faut jamais perdre de vue qu’il existe un vase communicant entre la qualité des actions concertées, les lois qui protègent le citoyen et la santé et le bien-être de toutes les personnes impliquées. Un courage politique s’impose pour sauver des vies…
La famille d’Alain Magloire veut des réponses