Pour leur bien, la personne atteinte de maladie mentale, son entourage et les intervenants ont avantage à se parler
« On a peur d’être jugé, peur de se faire attribuer la responsabilité de l’état de notre enfant. Le regard de l’autre pour moi, c’est mortel. (…) En arriver à mieux comprendre la personne atteinte, c’est voir aussi que c’est un être humain avant tout, c’est pas une maladie. » – Jhoane Villeneuve, mère d’un fils atteint de schizophrénie.
Afin d’établir des rapports égalitaires entre les membres de l’entourage, leur proche et les professionnels de la santé, il faut reconnaître à chacun leurs forces et leur potentiel. La pleine participation de tous implique une ouverture à l’autre et des efforts constants de communication.
Les changements de pratique imposent une bonne communication, des rapports égalitaires et une confiance authentique. Il faut savoir écouter, s’adapter aux besoins des uns et des autres, soutenir les prises de décision éclairées. Selon un sondage interne auprès de 302 membres de l’entourage, 64% d’entre eux considèrent que pour faciliter le rétablissement de leur proche, un changement d’attitude et de pratiques est nécessaire entre les membres de l’entourage et l’équipe de soins. Il s’agit d’un vase communiquant; les personnes qui prodiguent des soins ont la possibilité de faciliter l’accès des membres de l’entourage à l’information et ces derniers doivent également travailler à l’amélioration de leurs aptitudes à la communication.
Au-delà des bénéfices encourus par une meilleure communication, un changement dans les pratiques aurait assurément un impact dans la lutte à la stigmatisation aux maladies mentales, notamment sur la stigmatisation structurelle qui fait référence aux pratiques institutionnelles.
Si personne n’est à l’abri des maladies mentales, personne n’est à l’abri des préjugés et des attitudes désobligeantes. Preuve de l’importance de ce phénomène, le Plan d’action en santé mentale 2015-2020 désigne le secteur de la santé et des services sociaux comme un secteur prioritaire pour la lutte à la stigmatisation. Il invite l’ensemble de ses établissements qui s’adressent aux personnes atteintes d’un trouble mental et à leur entourage à participer activement la lutte contre les préjugés et aux changements des comportements des différents acteurs de la société.
C’est donc dans cet esprit que la FFAPAMM et du CAP santé mentale invitent les personnes atteintes de maladie mentale et les équipes traitantes à faire équipe avec les membres de l’entourage en vue d’améliorer les liens de collaboration qui auront un impact réel sur la qualité de vie de tous.
La communication c’est payant… Parlons-nous !