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Foire aux questions

Est-ce qu’une chose que j'ai dite ou faite a causé ou précipité la maladie mentale de mon proche?

Tu dois voir les problèmes de santé mentale comme tu vois les problèmes de santé physique : un phénomène sur lequel tu as peu de pouvoir. Il n’y a pas un élément qui peut causer un trouble mental, c’est le résultat d’une foule de facteurs et tu n’es pas responsable de ce qui est arrivé.

Depuis l’annonce du trouble mental de mon proche, ma vie semble en suspens. Comment la remettre en marche ?

Selon ses expériences de vie, chaque personne va réagir différemment. Les émotions vécues (colère, tristesse, culpabilité, etc.) seront exprimées différemment selon plusieurs facteurs : l’âge, l’éducation, le sexe, l’expérience de vie, etc.

Afin de cheminer dans cette nouvelle situation, il est important de permettre aux différents membres de l’entourage de reconnaître qu’ils vivent une perte et que ceci entraîne de nouvelles inquiétudes et émotions. Ces pertes se vivent comme un deuil. Pour avancer, ces pertes devront être identifiées et les émotions exprimées.

Depuis l’annonce de la maladie de mon proche, j’ai assumé beaucoup de responsabilités pour éviter de surcharger les autres membres de la famille. Est-ce que j’ai pris la bonne décision ?

Malgré le fait que tu aimerais protéger tous ceux que tu aimes des retombées de la maladie, c’est impossible de le faire. Il faut aborder le problème comme tu le faisais avant la maladie de ton proche en impliquant tous ceux qui étaient interpellés dans la décision. Les gens qui sont les plus touchés par la situation doivent avoir l’occasion de s’exprimer dans la recherche de solutions.

Après plusieurs années de montagnes russes, je crois avoir accepté la réalité de la maladie mentale de mon proche, mais je suis triste quand je pense qu’il ne pourra peut-être pas travailler régulièrement ou fonder une famille. Comment combattre cette tristesse ?

Les gens qui souffrent d’un trouble de santé mentale, comme ceux qui vivent avec une maladie physique chronique, doivent trouver un sens à leur vie. Ils doivent composer avec des attentes déçues et une vie différente de celle dont ils avaient rêvé.  Il est important de vérifier s’ils sont tristes ou si c’est ton interprétation de leurs émotions. Souvent, deux personnes qui sont témoins d’un même événement vont en faire un récit très différent. C’est le même phénomène lorsque tu regardes la vie de quelqu’un, tu vois des éléments que tu jugerais inacceptables dans ta vie alors qu’ils sont enrichissants pour la personne.

Sache qu’il arrive fréquemment qu’une personne qui a vécu des années en montagnes russes se rétablisse suffisamment pour occuper un emploi stable et fonder une famille.

À la suite de son hospitalisation, mon proche a vu le psychiatre. Il a reçu un diagnostic et on lui a prescrit des médicaments. Il va beaucoup mieux. À quel moment pourra-t-il reprendre ses activités ?

La réponse à cette question est différente d’un individu à l’autre. Le diagnostic et la médication ne sont que le début d’un processus de rétablissement pour la personne atteinte. Il se peut qu’elle ne retrouve pas le même niveau de fonctionnement. L’équipe de soins peut aider à identifier des attentes réalistes concernant son rétablissement. Il est possible que l’équipe ne puisse pas prédire l’évolution de la maladie ni répondre à toutes tes questions.

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Témoignage

Déjà, toute petite, je devais composer avec MA normalité, une réalité qui était bien loin de celle de mes amis. La maladie mentale de mes parents ne leur était pas exclusive. Leurs problèmes avaient de lourdes conséquences sur mon jeune frère et moi. Gamine, j’assumais des responsabilités parentales qui sont normalement dévolues aux adultes. J’aurais dû être protégée par ma famille, mais c’est moi qui la protégeais.  À l’âge de 15 ans, j’ai eu la chance de rencontrer une travailleuse sociale. Ce fut grâce à cette intervenante que j’ai pris contact avec l’association de familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale de mon territoire. Cet organisme m’a énormément aidée.

— Maryse