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Préserver son équilibre dans le déséquilibre

Foire aux questions

Depuis l’annonce de la maladie de mon proche, j’ai assumé beaucoup de responsabilités pour éviter de surcharger les autres membres de la famille. Est-ce que j’ai pris la bonne décision ?

Malgré le fait que tu aimerais protéger tous ceux que tu aimes des retombées de la maladie, c’est impossible de le faire. Il faut aborder le problème comme tu le faisais avant la maladie de ton proche en impliquant tous ceux qui étaient interpellés dans la décision. Les gens qui sont les plus touchés par la situation doivent avoir l’occasion de s’exprimer dans la recherche de solutions.

Est-ce qu’une chose que j'ai dite ou faite a causé ou précipité la maladie mentale de mon proche?

Tu dois voir les problèmes de santé mentale comme tu vois les problèmes de santé physique : un phénomène sur lequel tu as peu de pouvoir. Il n’y a pas un élément qui peut causer un trouble mental, c’est le résultat d’une foule de facteurs et tu n’es pas responsable de ce qui est arrivé.

Notre famille a toujours réussi à s’entendre mais, depuis l’annonce de la maladie de notre proche, notre vie familiale n’est plus pareille.

Pourquoi ?

Présentement, votre famille vit une période de transition et cette dernière est souvent difficile. La famille est un tout et les actions de chaque membre ont des répercussions sur les autres membres. Il est donc naturel que l’annonce de la maladie mentale d’un proche ait des effets sur chacun. Chaque membre de la famille réagit selon son tempérament, ses expériences de vie et son interprétation de l’effet de la maladie sur ceux qu’il aime. Il est naturel que les membres de la famille ne partagent pas tous les mêmes préoccupations. Il est aussi normal que certains membres aient plus de difficultés à identifier les émotions soulevées ou les pertes ressenties. Il faut tenter de respecter le rythme d’adaptation de chacun aux nouvelles circonstances, mais vous retrouverez éventuellement l’équilibre familial que vous avez connu.

Vous aurez des choix difficiles à faire, par exemple, vous aurez à choisir la forme d’accompagnement que vous êtes prêt à offrir à votre proche. Si ces choix sont faits en reconnaissant le potentiel d’adaptation de chacun, votre vie familiale sera enrichie par votre expérience de la maladie mentale. La détresse permet d’être plus ouvert et plus compatissant envers ceux qui nous entourent. Ces choix peuvent vous demander de suspendre pour quelque temps les attentes que vous nourrissiez face à votre proche ou de permettre à d’autres membres de la famille de jouer un rôle plus actif auprès de ce dernier. L’important est que les membres de la famille puissent s’exprimer sur leur capacité de s’impliquer sans se sentir juger.

À la suite de son hospitalisation, mon proche a vu le psychiatre. Il a reçu un diagnostic et on lui a prescrit des médicaments. Il va beaucoup mieux. À quel moment pourra-t-il reprendre ses activités ?

La réponse à cette question est différente d’un individu à l’autre. Le diagnostic et la médication ne sont que le début d’un processus de rétablissement pour la personne atteinte. Il se peut qu’elle ne retrouve pas le même niveau de fonctionnement. L’équipe de soins peut aider à identifier des attentes réalistes concernant son rétablissement. Il est possible que l’équipe ne puisse pas prédire l’évolution de la maladie ni répondre à toutes tes questions.

Après plusieurs années de montagnes russes, je crois avoir accepté la réalité de la maladie mentale de mon proche, mais je suis triste quand je pense qu’il ne pourra peut-être pas travailler régulièrement ou fonder une famille. Comment combattre cette tristesse ?

Les gens qui souffrent d’un trouble de santé mentale, comme ceux qui vivent avec une maladie physique chronique, doivent trouver un sens à leur vie. Ils doivent composer avec des attentes déçues et une vie différente de celle dont ils avaient rêvé.  Il est important de vérifier s’ils sont tristes ou si c’est ton interprétation de leurs émotions. Souvent, deux personnes qui sont témoins d’un même événement vont en faire un récit très différent. C’est le même phénomène lorsque tu regardes la vie de quelqu’un, tu vois des éléments que tu jugerais inacceptables dans ta vie alors qu’ils sont enrichissants pour la personne.

Sache qu’il arrive fréquemment qu’une personne qui a vécu des années en montagnes russes se rétablisse suffisamment pour occuper un emploi stable et fonder une famille.

Depuis l’annonce du trouble mental de mon proche, ma vie semble en suspens. Comment la remettre en marche ?

Selon ses expériences de vie, chaque personne va réagir différemment. Les émotions vécues (colère, tristesse, culpabilité, etc.) seront exprimées différemment selon plusieurs facteurs : l’âge, l’éducation, le sexe, l’expérience de vie, etc.

Afin de cheminer dans cette nouvelle situation, il est important de permettre aux différents membres de l’entourage de reconnaître qu’ils vivent une perte et que ceci entraîne de nouvelles inquiétudes et émotions. Ces pertes se vivent comme un deuil. Pour avancer, ces pertes devront être identifiées et les émotions exprimées.

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Capsule thématique qui vous permet de savoir quoi faire et quelles attitudes à adopter avec votre proche lorsque celui-ci est en crise. Réalisé par l'Oasis santé mentale Granby et région.
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Fier de faire une différence!-Conférence Jean-Philippe Dion, porte-parole de CAP santé mentale

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Depuis plus de 20 ans, Jean-Philippe vit avec une mère extraordinaire aux prises avec une maladie mentale. Il a choisi de faire une différence en s’impliquant à titre de porte-parole, car sensibiliser le public à cette cause bien personnelle est important pour lui. «En me préparant pour ces conférences, je me disais que j’allais pouvoir constater à quel point la santé mentale n’est plus un tabou chez les jeunes et à quel point les étudiant(e)s sont sensibilisé(e)s à cette fichue maladie. Je me suis trompé. On a encore du travail à faire pour que les jeunes parlent de leur état de santé, et que ceux qui les accompagnent pensent à demander du soutien. Non seulement les troubles mentaux représentent la première cause d’hospitalisation chez les 15 à 24 ans, mais ils sont aussi moins portés à aller chercher de l’aide professionnelle. L’aide existe tant dans les milieux scolaires que dans la communauté, mais il est difficile de faire connaitre les ressources me dit-on. Pour permettre à des personnes comme Cathy et Emmanuelle de cheminer dans leur rétablissement, il faut apprendre à faire équipe avec eux. Pour y parvenir, les membres de l’entourage doivent eux aussi apprendre à préserver leur équilibre et à ne pas avoir peur de poser des questions pour comprendre la maladie.»
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Épisode 2 : Grandir avec une mère vivant avec un TPL
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Témoignage

Pour combattre, il faut connaître, comprendre et apprivoiser la maladie mentale. Nous nous sommes mis au travail. Notre premier geste a été d’aller frapper à la porte de l’une des associations-membres de CAP santé mentale. Sur notre territoire, les intervenants nous ont accueillis à bras ouverts, une équipe compétente et attentionnée qui a su nous offrir ce dont nous avions alors le plus besoin : un oasis de réconfort.

— Marc

Avec du recul, je me dis que le jour où j’ai décidé d’aller à l’association, je me suis donné la chance de mieux vivre mon quotidien. Grâce à l’aide que l’on m’a apportée, j’ai développé des habiletés qui contribuent à maintenir la qualité de relation que j’ai avec mon fils. Aujourd’hui, je n’ai plus l’impression de vivre dans un pays étranger. Je comprends maintenant son monde. Marc et moi savons que la maladie mentale fera toujours partie de notre vie et nous avons appris à vivre avec cela.

— Nicole